Le destin des banques d’affaires

Un mini-programme concernant l’histoire des banques d’affaires françaises a été monté de façon informelle, sur le très long terme. Au départ, il s’inscrivait dans l’un des axes des deux programmes de recherche successifs financés par la Région aquitaine, avec une volonté de reprendre certains thèmes de façon à la fois analytique et synthétique (comparatiste), au-delà des ouvrages déjà publiés notamment par Eric Bussière, Alain Plessis, Nicolas Stoskopf et moi-même (Banque de l’union parisienne, en particulier). Cela a permis de présenter plusieurs communications lors de colloques, de congrès et de journées d’étude, selon une progression chronologique : des synthèses sur les maisons de Haute Banque, sur les Pereire, sur les banquiers d’affaires des années 1880-1940. Tout a démarré par une communication à l’automne 2005 en Italie, à Sienne, lors d’un atelier d’histoire bancaire. Giandomenico Piluso et moi-même avons discuté d’un projet visant à préciser quelle était la force et la spécificité des banques d’affaires. Il fallait déterminer les points communs et les différences entre les métiers de banque d’affaires, par exemple en ce qui concerne les fusions & acquisitions, les syndicats d’émission de titres et les prêts à long terme, voire les participations, de banque commerciale de crédit et de banque d’entreprise, de compagnie d’investissement, G. Piluso, Carlo Brambilla et moi-même avons donc monté un programme à moyen terme, qui a été ponctué par plusieurs communications communes ou parallèles, la première au congrès annuel de l’European Business History Association en août 2006, à Copenhague. Ce projet a culminé en 2010 au congrès triennal de l’Association mondiale d’histoire économique, à Utrecht, où nous avons mis sur pied un grand atelier, qui a attiré une douzaine de spécialistes, ce qui a permis de publier en 2013 un volume des actes chez l’éditeur Peter Lang, à Bruxelles : Investment Banking History (voir la bibliographie thématique, sur ce site). En ce qui me concerne, j’y ai publié un gros chapitre de problématique, puis un chapitre substantiel sur l’histoire des banques d’affaires françaises entre 1945 et 1960, nourri par de riches archives d’histoire bancaire, notamment celles du Crédit lyonnais, qui relatent les négociations entre les banquiers dans l’exercice du métier de banque d’entreprise et d’affaires. Depuis lors, ce projet est en panne, faute de temps. Je souhaite en effet publier un ouvrage (en anglais) sur French Investment Banking (de 1800 à nos jours) ; mais le temps manque pour lire des archives et mobiliser mes cartons documentaires, pourtant bien nourris. Espérons que j’aurai le temps de finir ce programme d’ici 2020 !